The Sobs a écrit:Je me doute que ça doit être complexe à organiser avec les plannings des tournées, le financement, essayer de proposer une liste pour satisfaire et attirer du monde, donner envie au groupe de venir etc... mais ça manque cruellement de power et mélo (et même de l'alternatif) en France, c'est bien vrai !
Ha!
Ha!!!!!
HAAAA!!!!!!!
Si tu savais...
Pour la faire courte, je traine dans le milieu du metal depuis 18 ans maintenant. J'ai participé à des webzines, j'essaie d'en monter un présentement, je connais bien les promoteurs principaux à force de faire des interviews à l'occasion etc. Et donc: on en est en fait revenus à la situation du milieu des années 90. A savoir que les groupes... traversent la France, pour aller d'Allemagne en Espagne. La France n'est pas considérée comme un marché porteur, alors à quoi bon y jouer? Beaucoup de concerts se plantent d'ailleurs: les vieilles gloires jouent dans des petites salles peu remplies (voir Gamma Ray ou Stratovarius), à moins d'être "officiellement historiques" (voir Helloween). Avant-hier je suis allée à un concert avec des groupes de power italien (deux très bons, un bon et un correct) et nous étions 30. Au pic de l'affluence hein. Dans une petite salle, certes, mais bon...
Mais pourquoi y a-t-il si peu de monde?
Mon Dieu mais... y a-t-il la moindre promotion pour ces groupes en France?
Mon Dieu mais... il semblerait bien que non!
Les plannings d'interview sont blindés quand ils viennent en promo, mais les interviews ne paraissent presque jamais. C'est plus important de parler du dernier groupe "bruyant" à la mode. Ou d'étaler l'interview de telle vieille gloire sur six pages (...). Je pense que c'est pour ça que l'on reçoit moins de sollicitations pour ce type de groupes depuis quelques années, en dehors des "gloires établies et sûres". Les samplers de magazines n'ont presque plus d'intérêt, alors qu'à l'époque ils me faisaient acheter au moins un ou deux albums par mois, etc. Pour le concert dont je parlais, il ne sont apparus dans -aucun- des mailings que l'on reçoit quand on est dans les boucles de promoteurs, même le site Internet de la salle n'en parlait pas. C'est uniquement sur le Facebook du groupe que j'ai pu avoir la confirmation que le concert avait bien lieu. Et après les promoteurs vont expliquer aux groupes que "c'est mort le power-metal en France maintenant, inutile de faire des efforts" (...).
Pourtant il y en a des bons groupes, même nouveaux, pleins. Mais les allemands nous inondent de trucs teutons basiques sans intérêt et les français semblent persuadés qu'il n'y a que le bourrin qui peut marcher. Comment ça se passait au début des années 2000 alors? Eh bien il y avait CNR (chez Wagram) puis NTS, dirigés par un certain Olivier Garnier, qui aimait beaucoup le power metal et traitait les fans aux petits oignons: concerts acoustiques, séances de dédicaces, tournées avec des premières parties souvent bien trouvées, au moins pour un des deux groupes, etc. Suite à des problèmes internes, NTS a fermé ses portes, ils ont fondé Replica par la suite, qui a une activité exclusivement de promotion... avec des vues très différentes: ils visent principalement les gros médias et ne s'occupent plus de brosser les fans dans le sens du poil. Sauf que les curieux susceptibles d'aller en concert écoutent rarement George Lang en plein nuit. Surtout, les files d'attente à l'époque étaient une source de "cimentation" énorme pour la communauté. Et soit O.G. a changé de goûts soit il ne souhaite plus s'impliquer dans le power autant qu'avant : ils ne font presque plus de groupes de power-metal.
Ah, aussi, indice: O.G. obtenait facilement des articles mettant en avant "ses" groupes dans Hard Rock Magazine, alors tenu par les futurs fondateurs de Rock Hard. Il se trouve qu'il connaît au moins l'un d'eux depuis l'enfance, forcément ça aide. Je ne remets pas leur intégrité en question, attention: je sais de manière absolument certaine qu'ils aim(ai)ent ces groupes. Et quand un groupe ne leur plaisait pas ils le disaient, même si c'était "un groupe d'O.G.". C'est juste que ça aide beaucoup à faire parler d'un groupe dans un magazine quand on peut en discuter autour d'un verre ou d'un bon repas.
Alors voilà, pour ceux qui sont prêts à faire preuve d'un altruisme exceptionnel, il y a présentement un créneau certainement porteur en France : reprendre le flambeau d'NTS et faire remonter le power-metal en France. Attention cependant, "monter un label de musique en France" est un projet professionnel particulièrement peu lucratif, certainement personnellement gratifiant mais au moins autant frustrant et risquant surtout vous faire perdre toutes vos illusions sur ce qui est encore "une passion"!
Sinon: les festivals, c'est en effet -le- lieu pour découvrir. Mais les autres jours il y a au maximum deux groupes par jour qui pourraient m'intéresser (éventuellement), donc bon... c'est léger. Peut-être que si j'arrive à avoir une accréditation j'irai, mais est-ce que c'est réglo d'en demander une si je me doute que je vais descendre la programmation de deux jours sur trois?
Je n'arrive absolument pas à accrocher à Ghost, c'est le premier groupe où mon instinct de catholique me fait dire "c'est pas sain". Alice Cooper, Cradle Of Filth et autres j'y vais sans problème, mais Ghost... je sais que c'est "pour le délire", mais je trouve ça malsain quelque part... je bloque!