Alleluia, le compte-rendu est terminé - en ligne !
Ci-dessous la version texte, mais vu la longueur de la bête je ne saurais que trop conseiller de lire la version en ligne (illustrée... ça aère, l'esprit aussi) : 9 250 mots (!) (et encore, j'ai sans doute oublié des trucs...), peu de mots par groupe (pour la plupart) mais 27 groupes couverts (+ quelques groupes avec peu ou sans photos, pour des raisons x et y), quelques photos d'ambiance 412 photos... je vous renvoie aux liens en début de compte-rendu sur le site si vous voulez voir les photos, j'ai soudainement une flemme monumentale de -refaire- 28 liens !
La version en ligne illustrée : http://www.rocknlied.net/download-festival-9-11-juin-2017-a-bretigny-orge/
La version texte :
Le Download français est un festival très nouveau : ça n'est que sa deuxième édition française. Beaucoup ont tendance à l'assimiler à la tentative de Sonisphere français, avec une affiche qui mélange gentillet et groupes de djzeunz un peu rebelles d'il y a 10 ans, qui sentirait très fort le "Sonisphere 2 - La Revanche des Sous". Pour être totalement honnête, ça n'est en effet pas l'affiche de ce festival qui m'a attirée : j'étais curieuse de voir Green Day parce que je n'ai jamais eu l'occasion de les voir en concert (et oui j'aime bien ce qu'ils font), c'était une occasion unique de voir Rancid, mais... Linkin Park ? System Of A Down ? Même pas un groupe de heavy "traditionnel" dans tout ça, juste un, un tout petit... ah, si, Lost Society sur la toute petite scène le dernier jour, dans l'après-midi. Un. Et surtout pas dans les têtes d'affiches, pensez-vous ! Mais bon, je suis curieuse et dans le fond je ne connais pas la majorité des groupes présents : on n'est jamais à l'abris d'une bonne surprise. Alors à une station de RER de chez moi ? Pourquoi pas, lançons-nous !
Par contre, gardez bien à l'esprit pendant que vous lirez ce compte-rendu que je découvre la majorité de ces groupes pendant leur concert au Download 2017.
Le lieu du festival est un peu éloigné de la gare RER : des navettes gratuites sont mises à disposition des festivaliers. Très bon système, très bien prévu et très régulier : je n'aurai jamais à attendre une navette plus de cinq minutes. Le premier jour étant synonyme d'arrivée de -tous- les festivaliers, j'avais prévu une heure de plus pour faire le trajet : le trajet en bus qui se fait normalement en 10 minutes au plus nous prendra là presque une heure ! Le pauvre chauffeur stresse tout seul, intimant tout le monde à rester calme... alors que personne ne fait un bruit, c'est juste qu'un passager avait demandé à se faire ouvrir les portes pour finir à pied (les piétons nous doublant tous). A l'arrivée, alors que tout le monde sort en lui souhaitant un bon week-end, il répond : "Si tout le monde est aussi tranquille, ça devrait bien se passer !" Et tout le monde se montrera bel et bien aussi tranquille tout au long du week-end, quand on vous dit que "le metalleux" est victime de préjugés...
Par contre, à l'arrivée sur place, ça sent l'arnaque : en tant que (presque) locale, il me semblait que le lieu du festival était un peu plus loin ? On nous fait entrer sur un chemin (joli, d'ailleurs)... c'est au bout de 2km de marche que nous atteignons l'entrée-même du festival. Oui, deux kilomètres. Sans exagérer. Enfin, 1866 mètres. peut-être pour nous inciter à faire un petit footing d'entraînement ? Le premier groupe commence pendant cette petite balade champêtre, comme je suis presque arrivée tout va bien. Pense-je.
Arrivée aux portes, je demande comment récupérer mon pass photo : on me dit "de l'autre côté", la flèche indique que la presse passe par la gauche (ce qui est soit une erreur soit une blague de mauvais plaisantin : le lendemain elle indiquera la direction contraire, qui était bien celle à prendre), je commence donc le grand tour. Pour me trouver face à des gens qui ne voient pas pourquoi on m'a renvoyée à eux. On me dit d'aller "aux bureaux, tout droit au bout, par contre je ne peux pas vous faire passer là, il faudrait le pass... mais vous pouvez passer par l'extérieur". On continue donc de tourner... pour se retrouver enfermer entre les grilles, aucune ouverture nulle part, retour vers les indécis ! Je m'énerve un peu, vais voir les gens de ce nouveau point presse... et après quelques autres tours, retours et contours, je récupère enfin le sésame. Après près de 2h de marche ! Et les gens s'imaginent que la vie de journaliste musical est une suite de beuveries avec les groupes, entre deux siestes en carré VIP...
JOUR 1
Vous comprendrez donc que je ne puisse pas commenter les premiers groupes du festival. Même après avoir récupéré mon pass, je passe une bonne heure à maugréer puis papoter histoire de faire passer toute cette marche doublée de frustration : c'est avec DINOSAUR JR. que je commence le festival. Enfin, il avait un peu commencé avec KVELERTAK et DAGOBA, mais j'accroche peu aux premiers et reste totalement hermétique aux deuxièmes, même en concert. Je tente donc ma chance avec le hard-rock tranquille de DINOSAUR JR.... dont je me lasse très vite : c'est très typé américain, avec le côté binaire que ça implique, avec autant d'implication dans la voix que "le regard chaussures" que la photo d'illustration ci-dessous le laisse penser. Après une chanson et demie, le temps d'admirer cette magnifique guitare, fluo, je déclare forfait et passe à l'autre scène...
THE CHARM THE FURY
Musicalement, ça n'est pas forcément ce qui me plaît le plus, un côté "pour vendre aux djeunz" un peu trop marqué. Mais quelle énergie ! Quelle envie des musiciens ! Définitivement une des meilleures ambiances du festival : vous pouvez voir dans les photos que le groupe attire les gens lambda, les gros metalleux, les punks à crête (verte), les fans de Carlos et autres joyeux drilles, tout ce monde a un sourire jusqu'aux oreilles dans les nombreux circle pits et autres pogos. Je ne sais pas encore si j'achèterai leurs albums, mais à la première occasion je retourne les voir en concert. C'est certain.
BLINK 182
Sans en attendre grand chose, ce concert a été décevant. Oui c'est un groupe très commercial, mais ils peuvent être drôles aussi. Là, les trois musiciens donnent l'impression de faire leur boulot pour toucher leur chèque à la sortie de scène, "petits moments d'auto-dérision gentillette et surtout calculée" inclus. Peut-être aussi que l'absence de Tom DeLonge se fait ressentir : j'ai toujours préféré les chansons où il chantait, donc qu'il avait sans doute composées, parce qu'il transmettait plus de choses dans la voix. Peut-être aussi que son jeu était moins "attendu". Là rien ne ressort vraiment, le groupe doit montrer une certaine ironie donc ils en montrent, ils sourient au public, mais tout ça paraît travaillé, surfait, pas vraiment naturel. Ca aurait certainement été intéressant de voir le Blink 182 avec DeLonge, mais celui d'aujourd'hui ne présente plus grant d'intérêt. On pourrait dire qu'il s'agit uniquement de l'avis de quelqu'un qui n'a jamais suivi ce groupe que de très loin, et ça serait justifié, mais en rentrant le soir j'entendrai régulièrement les mêmes échos. Parmi des fans de longue date notamment. Comme quoi...
(Notez que Blink 182 est le premier groupe du festival à être "sur liste" pour les photos : Rock'n'Lied étant un petit média (c'est déjà bien d'avoir eu une accréditation !), il n'a pas été possible de prendre des photos depuis "la fosse aux photographes", uniquement "depuis le public". D'où des clichés de moindre qualité, par rapport aux autres groupes.)
Vers la moitié de leur concert, je pars jeter une oreille à HATEBREED, que j'arrive à supporter quelques secondes, une minute au plus... ils ont su créer un "effet ressort" sur moi absolument admirable ! Je ne saurais même pas l'expliquer, j'ai essayé de rentrer dans leur musique mais j'y suis restée totalement hermétique, pas assez de mélodies et trop d'agression peut-être... chacun son genre de metal dans le fond.
GOJIRA
L'avantage de passer après Hatebreed, c'est qu'à peu près tout a de grandes chances de me plaire : je m'attendais à détester ce concert, finalement ça passe bien. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils m'ont convaincue d'écouter en détails leur discographie, mais au moins j'ai pris plaisir à les voir sur scène. Les interventions "n'oubliez pas de cultiver votre monde intérieur, votre équilibre intérieur", sont surprenantes, mais bon, si c'est important aux yeux du groupe... Dans un autre genre, le guitariste est tout à fait surprenant : avec ses tentatives de sourire "peace and love", toujours l'air heureux, on aurait cru le voir jouer pour un groupe de power-metal tout gentillet-mignon ! Mais c'est sans doute ainsi qu'il cultive son équilibre intérieur...
MARS RED SKY sur l'autre scène est rapidement ennuyant. C'est mou, c'est lent, et c'est joué avec peu d'entrain. Un moment parfait pour se poser dans l'herbe après tout ce temps à rester debout ou marcher, mais sans grand intérêt musical musicalement : après quelques morceaux, je repars voir la fin du concert de Gojira, qui correspond quand même mieux à mes affinités musicales.
Arrive enfin la tête d'affiche de ce premier jour : LINKIN PARK
On aurait pu croire que le groupe phare du début des années 2000 attirerait beaucoup de monde : la foule est en effet massive devant eux, mais il y aura encore plus de monde les deux jours suivants. Peut-être aussi que beaucoup de monde est parti -pendant- leur concert : comme j'ai fait un crochet par l'autre scène à moment-donné, je n'ai pas pu m'en rendre compte. Les photos des écrans sont impressionnantes, mais les jours suivants la foule s'étalera encore plus sur les côtés et sera encore plus compacte. Il faut dire que le dernier album en date de Linkin Park divise beaucoup, avec son orientation résolument électro et pop(isante). Ces éléments ont toujours été présents dans leur musique, mais sur cet album ils passent au tout premier plan, et ça ne plaît pas à tout le monde.
Pour ma part, je fais partie de ceux qui ont crié au loup quand ils sont apparus au début des années 2000 : après une lutte longue de plusieurs années, le metal traditionnel retrouvait enfin un peu de succès en France, et voilà que les multi-nationales de la musique nous imposaient un mélange de metal et d'électro pour proposer un nouveau produit... euh, un nouveau genre ?! Un peu comme Nirvana aujourd'hui c. à l'époque : quand ils sont apparus tout le monde leur crachait dessus (parmi "les traditionnalistes"), aujourd'hui ça fait bien de dire qu'ils représentent un tournant clé dans le metal et le hard-rock en général. Moui. Dans ce cas, qu'est-ce qui empêche Linkin Park de faire de l'électro pur et dur en disant que c'est du metal, juste une nouvelle manière d'en faire, comme quand ils sont apparus ? A peu près rien, en effet...
Mais revenons à leur concert : ce long préambule a surtout vocation à rappeler que j'ai une vision un peu dualiste de ce groupe. D'un côté ils représentent un tournant qui s'est avéré désastreux pour le genre musical qui me porte au quotidien, de l'autre je reconnais qu'ils ont apporté quelque chose de nouveau et un nouveau public au genre (et que Chester Bennington a une voix très expressive, ce qui est toujours une qualité). Ce concert représentera finalement tout à fait cette double impression : leur musique ne me plaît pas plus que ça, en même temps je m'amuse tout à fait sincèrement sur les parties plus "metal" (et anciennes), le public réagit moins sur les morceaux plus (voire totalement) électro mais le groupe assume visiblement à 100% la moindre note. Pas de surjeu ou de "je touche mon chèque et à la prochaine", ils sont là pour défendre ce en quoi ils croient. Tant pis si, oui, on peut se demander ce que leurs dernières chansons viennent faire dans un festival "metal(isant)".
Certains auront eu l'impression qu'ils étaient en playback, mais pour avoir été tout devant au début du concert je peux affirmer que c'est -les caméras- (/le retour image) qui avaient une ou deux secondes de décalage : quand je regardais la scène et pas les écrans ce que j'entendais était tout à fait dans la milliseconde de ce que je voyais. Et si "la voix" pouvait ressembler exactement aux versions albums, c'est parce qu'ils suffisamment professionnels pour chercher à recréer les versions studio en concert, et y parvenir. Il est tout à fait possible que des instruments aient été samplés, oui, mais définitivement pas les voix. (+ il y avait quelques nuances de voix, quand on tendait l'oreille.)
Les jours suivants, j'entendrai à plusieurs reprises dire que si Linkin Park veut faire "ça" grand bien leur fasse, mais qu'ils changent de nom, comme pour un projet parallèle au groupe, par respect pour ce que représente le groupe et pour leurs fans. C'est assez vrai, en même temps je me rappelle de ce que l'on disait d'eux quand ils sont apparus... et je me dis que si ça se trouve, dans 10-15 ans, ce qu'ils font actuellement sera considéré comme "du metal". Allez savoir...
Pendant la prestation de Linkin Park, je m'expatrie rapidement vers l'autre scène voir SKINNY PUPPY :
Ce groupe de "horror-electro-indus" (pourrait-on dire) est une vraie curiosité. Par certains côtés ils rappellent Rammstein, Marilyn Manson ou même Alice Cooper. Là encore je ne peux pas dire avoir beaucoup aimé musicalement, mais une chose est sûre : ils savent faire le show. Et c'est aussi pour voir ce genre de concert qu'il est intéressant d'aller à un festival : des groupes intrigants, intéressants peut-être, que l'on n'aurait jamais vu dans une année de concerts "normale" (et que l'on ne reverra peut-être jamais tant c'est particulier). On peut donc être heureux d'avoir vécu cette expérience. Par contre, si visuellement ils donnent tout ce qu'ils peuvent, musicalement ça me lasse un peu : après quelques chansons, je retourne voir Linkin Park. Mais j'aurai vécu une expérience particulière donc intéressante grâce à eux.
Après quelques morceaux, qui confirment mes impressions précédentes, je repars chez moi : avec les travaux de la ligne C, je redoute de me retrouver bloquée à attendre les Noctiliens qui passent toutes les heures. J'avais oublié que Nostromo devait encore jouer après Skinny Puppy, c'est même en rédigeant ce compte-rendu que je m'en aperçois... ma foi, ça sera pour une prochaine foi !
Bizarrement, alors que seul The Charm The Fury a été un vrai bon moment, j'ai passé une bonne première journée de festival. Peut-être parce que je n'attendais rien de particulier : la moindre petite satisfaction était pleinement appréciée. Et c'est avec impatience que je m'apprête à revenir pour le deuxième jour de ce deuxième Download !
JOUR 2
Après la petite marche traditionnelle (et un voyage en bus beaucoup plus court !), j'arrive juste à temps pour BLACK FOXXES :
Etant donné le rock sombre des anglais, on pouvait craindre qu'ils détonnent un peu dans un festival dit "metal". En début de journée, certes, mais quand même... Finalement ça passe très bien, les versions live sont plus hargneuses que celles de l'album, et le chanteur transmet plus d'envie d'en découdre que de dépression ou de tristesse. Une bonne manière de se mettre en jambes pour la journée, d'ailleurs le public leur répond tout à fait positivement.
FAR FROM ALASKA sur la scène jumelle peut sans doute être résumé à la phrase ritournelle (et titre ?) de leur deuxième chanson (ou première ? Je crois que c'était la deuxième) : "Get Your Attention" ("obtenir ton/votre attention"). Clairement, ils sont sont avant tout là pour obtenir notre attention. Ou plutôt "elles" sont là : la chanteuse et la claviériste passent leur temps à maniérer pour se mettre en avant, les autres musiciens exécutent leur partition. On pourra certainement dire que c'est de l'humour, de l'auto-dérision et assimilés. Certes. Mais le côté "regardez-nous, on est sur scène, trop génial !" n'est pas si feint que ça. En plus ça ne vole pas bien haut musicalement... allons donc voir ce qui se passe sur l'autre scène !
Photos de Far From Alaska (4)
LONELY THE BRAVE est un groupe assez étrange : leur musique repose beaucoup sur les émotions, autour de la mélancolie sans pour autant tomber dans la tristesse. Ca garde constamment quelque chose de très doux et d'écorché vif. Le chanteur en particulier a l'air très sensible, il intériorise beaucoup son chant et ne bouge pas énormément... mais comme sa voix est très expressive, ça passe. C'est constamment "le guitariste blond" qui fera les interventions au micro, pendant que le chanteur continue à cultiver son monde intérieur à l'arrière de la scène. Pourquoi pas ?
Je tente DEVILDRIVER quelques instants, mais ils enclenchent mon "instinct repoussoir" presque aussi rapidement que Hatebreed la veille : passons à l'autre scène voir PROJECT BLACK PANTERA :
Première surprise en arrivant : des musiciens noirs dans un groupe de metal ! Rarissime ! Et pas la caution minorités éthniques pour des parties de chant rappé (qui deviennent à la mode, avouons-le) : le chanteur/guitariste et le bassiste, le seul autre membre du groupe étant le batteur. Leur musique est difficile à classifier, quelque part entre le trash et le metalcore, avec quelques subtilités rythmiques à l'occasion, sans doute liées à leurs origines brésiliennes. C'est ainsi que, sur la même scène que The Charm The Fury la veille, ils arrivent à installer une ambiance excellente, surtout que le sol a séché : le public peut s'approcher sans crainte ! Assurément une nouvelle bonne découverte de ce festival.
Petite pause ensuite : je m'approche des scènes de ALTER BRIDGE et CODE ORANGE, mais aucun des deux groupes ne m'accroche plus que ça. Pourtant je connais un peu Alter Bridge, en temps normal je ne les adore certes pas mais ça passe bien, aujourd'hui j'y reste hermétique. Autant en profiter pour aller faire un tour sur le Metal Market... qui s'avère bien petit et principalement tourné sur les habits. Goths. On est loin, mais alors très loin des disquaires, assos, fanzines, webzines et petites pépites à trouver au Metal Market du Hellfest... pour moi, c'est -la- déception de ce festival et -la- chose qu'ils ont à travailler d'urgence.
Retour aux affaires pour BLUES PILLS :
(...et vu l'affluence qui explose, première direction "fosse aux photographes" pour les photos, plus question de se contenter de les faire "depuis la foule" !)
Leur style pourrait être qualifié de "hard'n'roll", c'est facile à écouter et en même temps ça passe bien dans un après-midi de festival metal(-isant). La chanteuse est très jolie, aussi, ça aide à faire rester les foules : on ne peut pas dire que c'était la folie dans le public, mais les gens écoutaient avec plaisir. Etant donné leur style on pourrait craindre un groupe assez statique, ils sont au contraire très énergiques. Vraiment un groupe plaisant à voir. Il faudra regarder ce que ça donne sur album : c'est le genre de groupe qui semble s'écouter très facilement quand on veut se détendre dans son salon.
Même si j'apprécie tout à fait le groupe, j'ai remarqué que la scène toujours utilisée en parallèle de celle où se produit Blues Pills a systématiquement été attribuée à des groupes peu connus mais bien bons : un peu à contre-coeur, je pars voir la fin de THE LIVING END :
...et je regrette presque de ne pas être arrivée plus tôt !
Déjà, un groupe avec un "bassiste" qui joue d'une contrebasse qui n'a visiblement pas reçu "d'entretien esthétique" depuis longtemps + tout en portant un tshirt des Ramones + avec une coiffure magnifique perdue entre les années 80 et 90... ce groupe ne peut être qu'au moins bon ! Le dit-contrebassiste se tournera régulièrement vers la régie, impossible de savoir ce qui lui déplaisait... le son ou la chaleur (/réclamer de l'eau) ? Il est vrai que le soleil n'épargne pas les festivaliers aujourd'hui : il faut avoir prévu crème solaire et eau, sinon on cuit, au sens propre. Quoi qu'il en soit : The Living End propose un punk-rock simple mais mélodique, avec un petit quelque chose rythmique très accrocheur (pas seulement dû à la contrebasse : ça s'entend même dans la guitare et la batterie). Inutile de préciser que le public répond tout à fait présent, d'ailleurs je commence à reconnaître des têtes : on pourrait presque faire un Club des Abonnés à la Spitfire Stage ! Dans les photos, vous pourrez même admirer un punk qui en a perdu son pantalon... en plein slam : je compatis auprès de ceux qui l'ont transporté... Je ne peux même pas rester jusqu'à la fin du concert puisqu'il faut traverser -tout- le festival (et c'est long !) pour rejoindre la fosse aux photographes pour le groupe suivant, mais je retournerai voir The Living End à la première occasion. C'est certain.
EPICA
Aaah, Epica... ce qu'il y a de bien avec leur succès de ces dernières années, c'est qu'on ne nous les impose plus à presque chaque tournée de metal mélodique en France. Honnêtement, il y a quelques années, je n'en pouvais plus de ce groupe à cause de ça... Au moins ils ont su rester fidèles à eux-mêmes : hier comme aujourd'hui, je leur reproche les mêmes choses. A savoir que oui ce sont de bons musiciens, oui ils proposent un show très carré, oui la chanteuse chante très bien (et est une très belle femme, en plus d'avoir de très beaux cheveux)... mais qu'est-ce que c'est prévu-pré-mâché ! En écoutant leur musique, on entend presque les réunions : "alors, ça serait bien de mélanger tel et tel styles : Machin, tu t'occupes de tel style pendant tant de mesures, sur fond de tel genre sur tout le morceau, par contre sur le suivant on échange". La musique prévue depuis la première note sur papier jusqu'au millimètre d'orteil sur scène, je n'arrive jamais à l'apprécier. C'est physique. J'ai besoin de ressentir du plaisir, de la vibration, de l'interaction, pas de la planification à outrance. Mais tant mieux pour ceux qui aiment, encore une fois ce sont en effet de bons musiciens etc. Et entre la plastique de Simone Simons et leur show toujours très visuel, on est assuré de pouvoir prendre de bonnes photos !
Je passe quelques instants sur la scène de Touché Amoré, mais ça ne me passionne pas plus que ça. Le groupe aurait certainement sa place dans un festival de rock classique, mais en fin d'après-midi dans un festival metal (ou "metalisant") ? Non, ça n'est pas le bon état d'esprit, on attend plus.
PARADISE LOST
Malgré la carrière très ancienne du groupe, ça n'est que la première fois que je les vois sur scène ! Il faut dire que je n'ai jamais accroché plus que ça à ce qu'ils font. Peut-être parce que je me suis intéressée tardivement à leur carrière, puisqu'ils ont un peu changé de style en chemin. Je m'attendais à m'ennuyer un peu mais finalement c'est bien, pas aussi "metal goth ennuyant" que dans mon souvenir. Il faudra que je m'intéresse à leurs derniers albums, ils sont apparemment revenus à quelque chose d'un peu plus agressif. Les musiciens font un peu le show, mais on sent bien que ça n'est pas leur nature première (heureusement que le chanteur est là pour haranguer la foule !) Evidemment ils jouent une musique qui se prête plus à une salle sombre qu'à un concert en extérieur sous un grand soleil, mais ils le savent et ne cherchent pas à exagérer les choses pour autant : ils font avec et ça passe bien. A revoir dans un endroit plus approprié, certainement.
FIVE FINGER DEATH PUNCH
Là, en toute honnêteté, je m'attendais à -détester- ce concert. J'ai bien aimé ce groupe il y a quelques années, il m'amusait, et quand j'ai essayé de me repencher dessus ces dernières années, je me suis royalement ennuyée. Systématiquement. Et une fois encore lors de ce Download, c'était très bien ! Des musiciens très présents, sans en faire trop, une musique parfaitement calibrée pour le live... un bien bon moment. Avec un petit moment marrant en bonus, quand un médiator rebondit sur moi : comme il n'est certainement pas pour moi, je me retourne voir qui se propose pour le récupérer. Allons-y pour les filles très enthousiastes pile derrière moi. Peu après, l'autre guitariste envoie un médiator qui atterrit pile derrière moi, mais évidemment toujours devant la barrière : je le ramasse, cette fois c'est un garçon qui était avec les dites-filles qui gagne. Ce guitariste a dû m'avoir à la bonne en voyant ça : il me fait signe pour dire que le prochain envoi est pour moi... et évidemment, c'est celui-là qui arrive loin de moi ! Un autre photographe le ramasse, se retourne vers le même groupe de jeunes, et le même type récupère le même médiator en double... il était pour moi celui-là, ouin de ouin ! Et c'est tellement typique que des médiators qui ne me sont pas destinés arrivent exactement sur moi, alors que je ne peux pas récupérer ceux qui me sont destinés ! Mais bon, ça n'est pas comme si j'étais fan de ce groupe... Pour se faire pardonner, le dit-guitariste passera quelques instants à poser devant moi, c'est mignon.
Vers la moitié du concert, soit on commence à aborder la partie de leur discographie qui m'enthousiasme moins soit je commence à me lasser : il est temps de passer à l'autre scène avec SOILWORK :
Il y a quelques années, je les avais vus sur scène à quelques reprises sans jamais accrocher plus que ça. J'aime beaucoup le death mélodique après tout. Mais j'avais été déçue à chaque fois, finissant par décréter que le death mélodique de Soilwork n'est pas pour moi. C'est donc un nouveau concert du Download où je vais en traînant des pieds. Et c'est un nouveau concert du Download où je me dis que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis ! Ils ont évidemment su construire leur propre public avec le temps : la tente sous laquelle ils jouent ne déborde pas particulièrement, mais le public leur répond très bien. Peut-être mes goûts ont-ils évolué, peut-être ont-ils un peu changé de style, peut-être que je les voyais là dans des conditions correctes (le son a toujours été très bon, sur tout le festival), en tout cas c'est à nouveau un groupe dont je devrai vérifier la discographie plus récente. Dommage là encore que je n'aie pu voir que la fin du concert (d'un autre côté, on ne peut pas voir la totalité de tous les concerts !)
SLAYER est une nouvelle énigme du festival, mais en sens inverse : j'admets ne jamais avoir vénéré les albums du groupe, mais en concert je suis généralement la première à reconnaître leur efficacité. Là... c'était ennuyant. Ca manquait d'enthousiasme, ils enchaînaient les morceaux sans vraiment y mettre d'âme... je suis vite partie (d'autant que c'était un nouveau groupe "à liste" : impossible de prendre de vraies bonnes photos).
C'est un peu la même chose pour SOLSTAFIR, même s'ils sont évidemment bien moins connus : j'aime bien "en studio", mais impossible d'apprécier leur prestation au Download. Peut-être que je commençais à avoir faim, tout simplement...
Après avoir un peu mangé, je me mets en place pour SYSTEM OF A DOWN : Je n'ai jamais réussi à apprécier ce groupe, voire à comprendre son succès, mais il faut
savoir rester curieux ?
...Eh bien non, je reste définitivement hermétique à leur musique. Et je confirme mon impression de l'époque : je n'aime pas particulièrement Linkin Park mais je les respecte en tant que musiciens, System Of A Down ne trouve par contre aucune grâce à mes oreilles. Je n'éprouve aucun plaisir à les écouter, à aucun moment, ils y mettent de l'entrain mais ça n'a pour moi aucun intérêt. Je ne "vibre" absolument pas. Je vois des suites de plans musicaux et ça se limite à ça. Autant passer à autre chose...
CALIBAN :
Ce groupe est une véritable énigme : je les avais déjà vus il y a très longtemps (au moins 10 ans ?) à un Wacken, et alors que je n'aime pas particulièrement leur musique, ils sont un de mes meilleurs souvenirs en festival (notamment avec un Wall Of Death... de la mort !). Une fois encore, alors que je ne suis absolument pas sensible à leur musique, je passe un excellent moment à un de leurs concerts : ils dégagent une énergie à laquelle il est impossible de ne pas répondre. Hélas, la plupart des gens sont devant System Of A Down : il y a peu de monde sous la tente de leur scène. Ca grossira un peu avec le temps, mais ça restera une des plus faibles affluences du festival. Au moins les personnes présentes passent-elles visiblement un très bon moment. Dommage pourtant, ils méritent bien mieux. Leur chanteur-guitariste habituel n'est pas présent (un problème gastrique l'a empêché de se déplacer si je me souviens bien), alors que c'est notamment grâce à son enthousiasme que j'avais passé un si bon moment à Wacken. L'autre chanteur fait très bien le travail d'harranguage des foules, le guitariste et le chanteur engagés remplissent également bien leur rôle... mais je regrette un peu de ne pas avoir revu ce guitariste-chanteur plein d'énergie ! Une prochaine fois, peut-être...
Comme System Of A Down continue son concert quand Caliban termine le sien, je reessaie d'y jeter une oreille quelques instants... mais non, définitivement, je suis totalement hermétique à ce groupe. Profitons-en pour dormir tôt, le dernier jour s'annonce très chargé !
JOUR 3
TESSERACT
Petite mise en bouche gentille pour débuter la journée, rien de particulier à leur reprocher mais rien qui emporte vraiment non plus. Sans doute à revoir dans une salle sombre, où ils pourront mieux installer leur atmosphère.
ASTROID BOYS a réussi à faire encore plus fort que Hatebreed et Devildriver : j'y ai mis un pied (un pied !), j'ai entendu le chant rappé (-vraiment- rappé), je suis repartie ! Réaction immédiate et sans appel.
LEOGUN a été le seul groupe du festival à avoir un son désagréable, à cause d'un bourdonnement continu. Musicalement, c'était du hard-rock typé années 70 en plus hargneux. L'avantage est que quelqu'un qui les découvre reste en terrain connu et a une impression de modernité, l'inconvénient est que tout ça a un fort accent de "déjà entendu" qui peut finir par lasser. Entre ce manque de patte personnelle et le bourdonnement continu, je les quitte rapidement, en leur souhaitant de vite développer une réelle personnalité musicale, les musiciens sont tout à fait bons après tout.
RED SUN RISING
Première chose marquante : mais quelle chemise magnifique du bassiste ! Un peu plus tard il ira s'asseoir dans un coin de la scène faire gentiment le pitre : je lui trouvais déjà une tête de Pef (ou "Pierre-François Martin-Laval", de la troupe des Robins des Bois), je crois qu'il a acquis un surnom... en tout cas, je l'aime déjà !
Mais donc, musicalement : c'est assez américanisé, pas forcément dans le mauvais sens du terme, et passe plutôt bien la scène. Pourtant, j'en attendais plus, c'était presque plus gentillet que sur album, alors que ce que j'avais vu d'eux jusque là les montrait plus hargneux en concert. Dans des salles fermées, il est vrai... Surtout, je leur reproche un côté un peu trop chorégraphié, surtout de la part du chanteur : on finit par se demander à quel point ce concert est "vécu", et à quel point il est la simple exécution d'une chorégraphie collective. Mais bon, je chipote : dans l'ensemble, c'est un concert très agréable, qui donne envie de se dépenser et c'est à contre-cœur que je quitte cette scène pour me positionner dans la fosse photo du groupe suivant.
RISE OF THE NORTHSTAR
Le nom me disait vaguement quelque chose, mais je ne savais plus par rapport à quoi. Il y a certes des romanji pour la prononciation phonétique de leur nom et des drapeaux typiquement japonais sur le côté de la scène, mais jamais des japonais ne donneraient autant dans le cliché, surtout si on ajoute la mention évidente à Ken Le Survivant / Hokuto no Ken (/ Fist Of The North Star en version anglaise). Ca sent plutôt le gaijin qui n'a pas pu empêcher un délire un jour...
...et en effet, ils sont français. Surtout, ils me font presque l'effet d'Astroid Boys un peu plus tôt. En moins pire, la musique étant mieux construite... disons qu'ils doivent vénérer Body Count et aimer les délires japonisants. Pour ma part, je tiens une chanson histoire de prendre quelques photos, je m'amuse du délire poussé jusque dans les uniformes de lycéen japonais "en marge"... et je fuis vers l'autre scène !
CREEPER
Groupe de punk gothisant, pas exceptionnel mais marrant. Surtout, comparé à ce qui se passe en même temps sur la scène principale, c'est très bien. Ceci étant dit, je remarque vite "un type à ventouse" dans le public : sans aucun doute, c'est très pratique pour retrouver ses copains le soir. Sauf que... on nous interdit d'amener des bouteilles fermées par un bouchon parce qu'elles peuvent servir de projectile, par contre une ventouse avec un manche en bois ça ne pose pas de problème?! Les consignes données à la sécurité sont vraiment étranges parfois...
COHEED AND CAMBRIA
Inconnus au bataillon, ils semblent bénéficier d'une certaine mode. C'est sûr, ça s'écoute facilement et ça a ce qu'il faut de "complexe mais pas trop" pour retenir l'attention sans devenir indigeste. Il n'empêche que quand on prend un certain recul, on a nettement l'impression d'avoir entendu tout ça un bon nombre de fois. Sans compter l'accent très marqué du chanteur, sans doute volontairement exagéré (je le leur souhaite en tout cas). Au final, on tient là l'archétype du groupe qui, sans être foncièrement mauvais, m'énerve : tant de pointillisme de pacotille, de fausse complexité, l'accent exagérément maniéré... RAH ! SORTEZ-MOI DE LA ! Je comprends que l'on puisse les apprécier, mais mes oreilles m'obligent à rapidement quitter cette scène...
Je passe rapidement devant Suicide Silence, mais vous aurez sans doute remarqué que j'ai du mal avec le metalcore, deathcore, hardcore et autres -core : je ne m'éternise pas. Ceci-dit ça tombe bien : j'avais prévu de manger vers cette heure-là, histoire de pouvoir me placer pour Green Day sans risquer de faire un malaise (je mange généralement peu en festival, je ne ressens pas la faim tant la musique accapare mon cerveau... jusqu'à ce que, soudainement, mon corps me rappelle quelques nécessités de base ! Avec le temps, j'ai donc appris à prendre les devants...)
ARCHITECTS
A nouveau un groupe de metalcore (décidément...), mais pour une fois ça passe correctement : le chanteur braille, mais il vit réellement ce qu'il... braille. Et musicalement ça tient tout à fait la route : quand le chant commence à être énervant, on peut très facilement se concentrer sur les instruments. Je ne dis pas que je retournerai les voir en concert de si tôt, mais vu le style pratiqué c'est presque un miracle qu'ils ne m'aient pas fait fuir dès les premières notes.
LOST SOCIETY
Ah ! Du metal "au sens traditionnel du terme" ! Enfin ! Alleluia ! Certes c'est plutôt du thrash, mais en live et par rapport à tout ce qui a été entendu ces trois derniers jours, ça fait immensément "metal traditionnel"... et ça fait énormément de bien ! Inutile de préciser que l'ambiance dans le public est excellentissime, c'est sur la scène où il y a toujours eu les meilleures ambiances du festival après tout. Quelques moments amusants quand le chanteur entraîne tout le monde à faire un circle pit en plein milieu d'une chanson, comme ça d'un coup ("fuyons !"). D'ailleurs il a essayé de lancer un circle pit autour de la tour de son, mais ça n'a pas pris, le public a juste fait un circle pit normal (gros, avec de grands sourires chez tout le monde, mais à un emplacement tout à fait conventionnel)... apparemment ça avait bien marché la veille pendant Dagoba, mais évidemment les marseillais l'ont certainement demandé en français, ce qui a dû aider à la compréhension du concept. A la fin de chaque chanson je regarde ma montre, puisque je dois partir un peu avant la fin de leur concert pour un entretien... et encore, normalement il était prévu 30mn plus tôt, ce qui m'aurait empêchée de participer à ce très bon moment, merci donc à ceux qui ont imposé un petit décalage d'entretien !
Je reviens pour la fin de Suicidal Tendencies, dont je sais qu'il fait bon de dire qu'on les apprécie, leur histoire, ce qu'ils représentent, tout ça. Mais j'ai pour habitude de ne juger que ce que j'ai sous les yeux (ou dans les oreilles), et pour le coup ça ne me parle pas du tout. Mais je m'y attendais, aucune surprise donc : allons nous mettre en place pour le groupe suivant.
MASTODON
Là encore je pensais ne pas aimer ce groupe... et cette fois-ci j'aime beaucoup ! Ce que j'avais entendu d'eux jusque là ne m'évoquait rien de particulier en dehors de "de la complexité facile et gratuite", et même si je reconnais que je ne m'étais plus intéressée à eux depuis longtemps, ils ont visiblement appris à donner du sens à tout ça. C'est mélodique, puissant, complexe, des musiciens qui ne se prennent pas la tête tout en prenant visiblement leur musique au sérieux. Peut-être un peu trop ? Ou ils ne sont pas du genre à se montrer expansifs sur scène... enfin, tant que la musique parle pour eux ça pase. Et c'est le cas. Se (re)pencher sur leur discographie il faudra. Après quelques morceaux ça devient un peu lassant, mais ça tombe bien : il est temps de passer au groupe suivant.
J'ai essayé d'aller voir Northlane quelques minutes, mais ils ne m'ont rien inspiré de particulier. Encore un groupe de metalcore (...), assez mélodique, mais loin d'être aussi intéressant qu'Architects.
RANCID
Groupe icônique du punk américain s'il en est, je connais (et adore) Rancid depuis plus de 20 ans... et étais persuadée que je ne les verrais jamais en concert ! C'est maintenant chose faite !
Le chanteur-guitariste joue beaucoup avec le public, qui le lui rend immédiatement... même si ça reste gentil ? J'espérais peut-être quelque de plus énergique, mais le public de ce Download est très posé, de manière générale. Sans doute du fait de l'affiche : en dehors de habitués de la Spitfire Stage, on sent clairement que beaucoup n'ont pas l'habitude de ce genre de concert. Ca bouge mais sans plus, ça répond mais sans plus. Oui il y a des slammeurs, mais pas beaucoup d'autres manières de montrer son enthousiasme. Même les slammeurs ne savent pas toujours slammer : j'en verrai beaucoup laisser trainer leurs pieds, alors que c'est -la base- de faire l'effort de maintenir ses pieds en l'air, sinon forcément on donne des coups dans la tête des gens. Je m'en recevrai un d'ailleurs, j'ai eu peur pour mon nez mais finalement les blessures étaient surtout externes. Petit moment de panique quand je m'aperçois que je vois flou : avec l'adrénaline je ne m'en étais pas rendue compte, mais mes lunettes ont volé ! Les gens autour se sont montrés adorables, essayant de s'écarter pour m'aider à les retrouver (et me donnant un kleenex pour les blessures autour du nez) : elles étaient un peu tordues quand je les ai retrouvées mais j'ai facilement pu les remettre droites , les verres sont un peu rayés mais rien de très méchant... de toute manière je suis dans une grande période de succession de petites poisses depuis quelques mois : dans le fond c'est juste une habitude à prendre ! L'autre problème lié aux slammeurs est que Green Day, qui jouera sur la même scène juste après, attire beaucoup de filles : dans les premiers rangs, quand un slammeur de type masculin arrive, avec le poids que ça implique, ça a tendance à s'affaisser... d'où des mouvements de foule assez dangereux. Tout le monde s'en sort bien au final, mais il faut avoir le pied marin !
Un bon concert au final, qui aurait sans doute pu être mieux, mais tout est toujours perfectible de toute manière.
Vient le moment du choix : Green Day sera bien évidemment "sur liste". Ce qui veut dire que seuls quelques médias triés sur le volet pourront accéder à "la fosse aux photographes". Si je vais photographier les groupes qui vont jouer sur les autres scènes en attendant les américains, je me retrouverai tellement loin de la scène que je ne pourrai pas les photographier. Certes je n'ai jamais été une fan ultra de ce groupe, mais je l'ai toujours apprécié et certaines de leurs chansons sont liées à des moments importants de ma vie... donc j'aimerais bien prendre quelques clichés, même par volonté égoïste d'immortaliser quelques images dans mes souvenirs ? Je reste donc devant cette scène pendant une heure, surtout assise histoire de ne pas perdre "bêtement" des forces, avançant à l'occasion... et c'est parti pour le dernier groupe du festival !
(...enfin, Carpenter Brut jouera sur une autre scène pendant une heure pendant que Green Day jouait, mais quand on est au sixième rang d'une foule aussi massive... c'est presque dangereux de repartir en arrière !)
GREEN DAY
Là encore, je regrette un petit manque d'énergie, de la part du groupe aussi cette fois-ci. Peut-être parce que le son du chanteur/guitariste était un peu bas Peut-être parce que le son était un peu bas tout court. Peut-être qu'ils étaient en mode charentaises quand il faisait encore jour : ça s'est amélioré avec la tombée de la nuit, c'est à dire pendant la dernière heure et demie de leur concert (ils ont joué 2h30). En tout cas, si c'est musicalement plus mou qu'on ne pouvait s'y attendre (ou l'espérer), les musiciens se dépensent tout à fait sur scène et ont l'air de se faire plaisir. A commencer par la pile électrique qui leur sert de chanteur/guitariste, évidemment, mais les deux autres ne sont pas en reste. Les "musiciens de scène" sont généralement en retrait mais chacun a droit à quelques moments de gloire : personne ne reste tout à fait dans l'ombre. Pas même le public, puisqu'au moins quatre personnes monteront sur scène faire un peu les pitres avec eux avant de repartir, en slammant, par les coulisses (pour "la guitare" !)... ou en faisant une bombe. Oui, comme à la piscine, mais dans le public. La demoiselle a dû croire que si personne ne l'avait fait avant elle, c'est que personne n'en avait eu l'idée... même Billie Joe restera interdit quelques instants face à ce moment de grande inspiration.
Et donc, "le moment guitare" [une des traditions dans les concerts de Green Day veut qu'un des spectateurs reparte avec une guitare] : vers le milieu du concert, Billie Joe Armonstrong demande qui dans le public sait jouer de la guitare. Quelqu'un est choisi, il monte sur scène, Billie Joe prend du temps pour lui expliquer comment jouer la fin du morceau... mais visiblement le jeune homme n'est pas très doué : il est relégué au tambourin à côté de la batterie. Quelqu'un d'autre monte, lui comprend vite le truc, il se dépense, fait le show, court d'une extrémité à l'autre de la scène, vient devant, enfin il va l'avoir "la guitare de la soirée", il aura sué pour l'avoir et il la mérite ! La chanson se conclut : tout le monde y va de sa salutation musicale. Et celui qui a été relégué au tambourin ne veut pas se faire oublier : il nous fait un retourné latéral corps groupé (si si) de toute beauté, laissant tout le monde admiratif. D'où la réaction de Billie Joe : "You get to get the guitar !" ("tu mérites de garder la guitare !"). Et celui qui s'est démené sur scène se retrouve dépité : tous ces efforts pour rien... ou peut-être que si ? On l'a fait sortir par les coulisses aussi, donc peut-être qu'on lui a trouvé une autre guitare ? Allez savoir !
Le public enfin, d'un côté très festif et prompt à chanter (donnant un "Boulevard Of Broken Dreams" de toute beauté, sur une inspiration collective parmi de nombreuses autres !), de l'autre peuplé de gros lourds juste là pour saouler. Donnant lieu à des mouvements de foule -très- dangereux, heureusement il n'y a pas eu d'accident. Et surtout sans raison : je n'ai pas remarqué de pogo, de circle pit (puisque c'est devenu à la mode), rien, juste des lourds qui viennent mettre le bazar, parfois histoire de passer devant et parfois sans autre raison que -saouler-. On dira ce que l'on veut, dans les concerts de metalleux pure souche, ce genre d'attitude n'existe pas, ou est ultra minoritaire. Là, ça a duré pendant -tout- le concert et ne venait pas d'une zone spécifique : probablement pas d'un seul groupe de personnes. Oui, ça m'a gâché le concert : au lieu de simplement m'amuser en faisant attention de temps en temps, il fallait -constamment- être sur ses gardes. C'est fatiguant, vraiment. Pour rappel ou information, j'ai un paquet de concerts et festivals derrière moi depuis 17 ans, petits et gros : on ne peut pas dire que je découvre la vie en concerts, loin s'en faut. Que voulez-vous, "le metalleux traditionnel" fait peut-être mauvais genre parce qu'il n'hésite pas à se rouler dans la boue (ou montrer ses fesses à la télé), mais il cherche avant tout à s'amuser en concert, et "saouler les autres" n'est pas sa principale source d'amusement... en proposant volontairement une affiche qui fait fuir le metalleux traditionnel, on se retrouve avec un ramassis de gros lourds dans le public, et pas grand monde pour pouvoir les contenir (avec mes 50kgs toute mouillée, je me préoccupais surtout de moi et mon entourage direct)... Dommage, vraiment. D'un autre côté, collectivement, le public est très agréable, très "joueur" avec le groupe, qui le lui rend bien, et la majorité est absolument adorable. Il rebondit très vite à la moindre invitation, en commençant par reprendre "Bohemian Rhapsody", qui a servi d'introduction au concert, tous les moments "pot pourri d'un peu tout" dans "King For A Day", et beaucoup d'autres. A retenter en salle, peut-être que "les lourds" étaient là pour les groupes plus "durs" de la journée, Green Day n'est pas vraiment un groupe agressif après tout : a priori ça n'est pas le genre à attirer ce genre de public... a priori.
Une vidéo "depuis le public" de "Boulard Of Broken Dreams" enfin, pour terminer par une note positive, ce concert le mérite bien après tout :
A noter le petit discours de Billie Joe au milieu de la chanson : "You know what's beautiful? It's that nobody has their cellphone cameras up. Don't record anything, don't live in the past. Why do you want something for the future when you can live it right now?" (Traduction approximative, comme toute traduction : "Vous savez ce qui est beau ? Personne n'a son téléphone en l'air pour filmer. N'enregistrez rien, ne vivez pas dans le passé. Pourquoi voudriez-vous quelque chose pour le futur quand vous pouvez le vivre en ce moment-même ?") Il y avait quand même -une- personne en train de filmer, mais en effet il y a peu d'écrans de portables visibles !
Pour conclure, vous aurez sans doute remarqué que je n'attendais pas grand chose de ce Download 2017... et qu'au final, j'ai passé un très bon moment ! Particulièrement grâce à la Spitfire Stage, c'est définitivement là qu'ont eu lieu les meilleures ambiances "depuis le public". Comme quoi il faut toujours traîner sur les petites scènes en festival. Hélas, ça veut aussi dire que le festival a manqué du "concert qui tue tout"... d'un autre côté, vu l'affiche, c'était prévisible. Malgré tout, plusieurs groupes ont piqué ma curiosité, certains ont vraiment été -très- bons, et c'est déjà beaucoup.
Au début du festival, des rumeurs circulaient selon lesquelles les organisateurs avaient l'intention de faire du Download un festival itinérant autour de Paris, changeant de lieu chaque année. A en croire un message récemment posté sur leur page Facebook, le festival semble finalement se stabiliser à Brétigny... ma foi, personnellement ça m'arrange, donc souhaitons-le ? Juste, une affiche plus "metal au sens traditionnel", ça serait sans doute mieux... et aiderait à attirer un public qui ne met pas une sale ambiance dans la fosse.
LES PLUS :
- Le son, toujours de très bonne qualité. Un bourdonnement continu sur la Main Stage 2 était inquiétant au début du dernier jour, mais ça s'est vite rétabli. Les ingés son ont aussi un peu eu tendance à monter l'intensité sonore au fil des jours (sur certains groupes le dernier jour, ça a été compliqué dans la fosse aux photographes !), mais dans l'ensemble c'est resté très supportable, et surtout très bien équilibré : pas d'histoires de musiciens ou de chanteur que l'on n'entend pas, de "son qui tourne" (à cause du vent dans un festival en plein air, certes, mais quand même !), ou de "grosse scène qui empêche d'entendre la petite, devant laquelle on est".
- La répartition des groupes : pendant qu'un groupe jouait sur une des scènes principales, il y avait toujours un groupe sur une des petites scènes, chose habituelle. Mais souvent, les deux groupes qui jouaient en même temps avaient des styles un peu différents : si on ne trouvait pas son bonheur sur une scène, on avait de grandes chances de le trouver à l'autre !
- Les équipes ! Adorables en tout point, chaque jour après le festival ils se faisaient remercier par les festivaliers qui retournaient à la gare RER. Surtout le dernier jour, "forcément". Habitant moi-même tout près, je dois avouer avoir eu une certaine fierté à penser : "mais oui, on est bien en Coeur d'Essonne [nom de la communauté de communes], les gens sont adorables en Coeur d'Essonne !"...
- Le lieu. Oui, certains ont critiqué le manque de points d'ombre, mais honnêtement à chaque fois que j'ai eu besoin de m'abriter du soleil, j'ai su trouver. Au pire je m'asseyais devant une scène en sortant le parapluie-ombrelle, ça marche très bien. Surtout, une des raisons pour lesquelles j'aime cette région est que même quand il fait chaud, il y a de l'air : au final, en se badigeonnant régulièrement de crème solaire, nous avons eu trois jours au soleil, à respirer le grand air tout en appréciant la musique ici et là... et ça, ça fait du bien ! Et le côté "ville de province à 30mn de Paris" se prête sans doute bien à l'ambiance d'un festival. Accessoirement, habiter à une station de RER, c'est quand même bien confortable : espérons qu'ils se fixent bel et bien à Brétigny ? Juste, s'il vous plaît, avec une affiche plus "metal" et moins "rock fort pour les djeunz", ça serait tellement mieux (pour l'ambiance dans les "grosses fosses" y compris)...
- Le cashless. Je m'apprêtais à dire que c'est une grosse arnaque : il y a presque forcément toujours de l'argent qui reste chargé quand on part, surtout que "la tente cashless" est fermée quand le dernier groupe quitte la scène. Donc si on ne s'en est pas occupé avant... c'est trop tard ! Mais en fait, j'ai récemment appris que l'on peut se faire rembourser en ligne grâce à un système de code d'identification propre à chaque bracelet : finalement, c'est bien pratique ! Ca reste une invitation très importante à la consommation puisque quand on ne présente pas l'argent sonnant et trébuchant à chaque consommation on se rend moins compte de l'argent dépensé, mais au moins on peut se faire rembourser du "trop payé"...
LES MOINS :
- La communication des informations auprès des équipes sur place : souvent, ils ne savaient pas quoi répondre aux festivaliers. Ca fait partie des raisons pour lesquelles j'ai tourné pendant deux heures avant de récupérer mon appareil photo. C'est aussi pour ça que j'ai pu accéder à la "zone V.I.P." le premier jour mais qu'on me l'a interdit le deuxième : est-ce que la personne du premier jour a eu pitié de moi en fin de journée ? Est-ce que celui du deuxième jour a eu une information partielle ? L'exemple en lui-même n'est pas très important, mais ce manque d'information auprès des équipes a causé des incompréhensions fréquentes parmi les festivaliers, à en croire les conversations de fin de journée. Et les gens des équipes eux-mêmes avaient l'air frustrés et désolés de ne pas pouvoir mieux répondre, en tout cas ceux à qui j'ai eu à faire. Espérons qu'ils soient mieux renseignés l'année prochaine...
- Le stand jeux vidéos : Comme on ne se refait pas, c'est la première tente que je repère (et très vite !) Alors qu'il faut de la volonté pour la trouver : elle n'est indiquée sur aucun plan, aucun signe distinctif à l'extérieur pour dire de quoi il s'agit. Même la sélection de jeux à l'intérieur est très bizarre : des vieilleries auxquelles on ne joue plus que deux minutes ici et là pour la nostalgie, un Street Fighter II et un Soul Calibur II (version PS2, franchement... n'importe quel "connaisseur" vous dira que c'était certainement la version la moins aboutie, loin derrière la version GameCube). Et deux simulations de courses, certes. Une borne "Super Nintendo" qui ne permettait que de faire défiler des images de jeu (...sérieusement ?!) Aucun animateur pour expliquer un peu les choses. Des pancartes pour le contexte historique, bien, mais quand on veut inciter les gens à jouer il faut expliquer les commandes et le gameplay ! Il y aurait tellement, tellement d'autres choses à faire sur un stand de ce type... Sans forcément proposer beaucoup de bornes, mais mieux choisies et mieux présentées ! Là, clairement, ça a fait un flop : les gens venaient un peu pour jouer, beaucoup pour se mettre à l'ombre. L'agencement des lieux ne méritait vraiment pas mieux (et c'est une passionnée de jeux vidéos (aussi, oui...) qui vous le dit).
- Le "Metal Market" : trop petit, trop axé vêtements. Si celui du Hellfest (ou de Wacken) est si réputé, c'est parce qu'on y trouve plein de choses que l'on ne trouverait pas ailleurs. Tout ce que je voyais là se trouverait en quelques clics pour les rares albums, ou dans n'importe quel magasin gothisant parisien pour les habits. Aucune asso, aucun fanzine ou webzine : il faut faire des sous, j'avais l'impression d'être dans la partie commerçante de Japan Expo version metal. Et ça n'est absolument pas un compliment. Ce Download est finalement le premier festival que je fais sans rien acheter ou sans m'attarder nulle part dans le Metal Market...
- La foule... j'espère qu'ils ne prévoient pas une grosse augmentation de jauge dans les années à venir, le premier jour il y avait du monde mais c'était supportable, les deux autres il y avait vraiment - vraiment énormément de monde. Heureusement les gens ne cherchaient pas à se placer pour un concert trois groupes avant (ça arrive de plus en plus sur les gros festivals), donc on gardait une ambiance de festival, mais quand même... ça limitait le contact avec les groupes, l'interaction entre les gens etc. D'où, sans doute, la meilleure ambiance sur les plus petites scènes.
- J'ai pris l'habitude des feux d'artifice pour conclure un festival, on n'a rien eu de ce genre ! Ca a manqué d'une forme de "point final", que ce soit ça ou autre chose ! Oui je pinaille !
- La ventouse sur la casquette, c'est marrant pour les photos et ça permet de facilement se retrouver entre copains. Par contre, est-il normal que la sécurité ait laissé passer ça, avec un manche en bois en plus ?!