Je connais très bien le site, ueno (d'ailleurs, kudos pour la personne qui prend le temps de compiler de si bonnes analyses!). Intéressante ton analogie avec Gainsbourg (qu'étant anglaise, je ne connais pas aussi bien en tant qu'artiste que le public français). Je ne pense pas que Sakurai manquait d'inspiration (il connaît ce concept, déjà, le bonhomme, le writer's block ?
) Je pense qu'il s'est lancé dans un truc cubiste ou dadaïste, bien à la E.E. Cummings. En tout cas, même si ses intentions étaient nobles, ça m'a plus fait rigoler qu'autre chose. De même pour ses tenues prostipute (
you hit the nail everytime, ueno!). J'ai failli éclater de rire avant de me rendre compte que le type les porte avec un sérieux et une classe pas possible (David Bowie, rentre chez toi, on a trouvé un remplacement!). Limite, j'ai trouvé ça intéressant, même si je préfère largement son côté plus sobre.
Je me trompe peut être autour des dates, mais je ne retiens pas grand chose des débuts de Buck-Tick (bien au contraire de X). Ils étaient des gros amateurs qui ont décidé de se lancer, en bons jeunes garçons avec des guitares et des longs tifs à la mode. Sakurai ne savait même pas chanter, si je me souviens bien il était initialement batteur. Ils l'ont balancé vers l'avant de la scène parce qu'il plaisait aux filles et que ça vendait (et qu'il avait les tifs les plus à la mode des 5, possiblement
). Leurs premiers singles sont plutôt rigolos et vides. Sauf pour tout ce qui touche la guitare et la composition d'Imai, force créatrice déjà bien marquée. Puis, je ne sais pas ce qui a frappé Sakurai, il est devenu un parolier et un performer vachement intéressant. Les paroles se sont assombries, elles ont commencé à devenir denses, touchantes. Ça se voit qu'il a une certaine culture, qu'il lit ses bouquins et qu'il connaît l'occident, en plus. Résultat, après 30 ans de carrière j'ai l'impression qu'ils ne cessent de s'améliorer, de peaufiner leur style, d'aller plus loin et plus deep. J'aime beaucoup, voilà voilou.