Désolée, pas pu passer plus tôt.
Le plus gros reproche que je ferais au documentaire est qu'il a quelque chose de brouillon: si on ne connaît pas l'histoire du groupe, il y a des chances pour qu'on s'y perde. Mais c'est sans doute volontaire: après la projection, Kijak a dit avoir voulu faire un documentaire où on ouvre quelques fenêtres, au fur et à mesure, pour avoir un aperçu sur plusieurs aspects du groupe. De ce point de vue, l'exercice est tout à fait réussi.
Le documentaire est très centré autour de Yoshiki, oui, d'un autre côté j'ai l'impression que c'est le seul à avoir vraiment ouvert ses portes à Kijak. En plus il parle anglais, c'est forcément plus pratique. On peut regretter ce choix, mais si on regarde le documentaire on peut aussi reconnaître que c'est le seul à avoir vraiment cherché à se rendre intéressant.
Noter que Yoshiki était là pour la première projection à Londres, le samedi soir. Je ne pouvais absolument pas y être donc tant pis, pas de regret. Même le deuxième soir il n'y avait pas tant de temps que ça pour poser des questions à Kijak: Yoshiki a dû faire son mini bain de foule et repartir rapidement, comme souvent.
La salle était peu remplie (au quart? tiers au mieux), je crois qu'elle résumait assez bien "la problématique X Japan" en général: Kijak a reconnu ne pas connaître -du tout- le groupe quand on lui a proposé de faire ce documentaire, quand il a commencé à se renseigner il s'est demandé comment il n'avait jamais pu entendre parler de ce groupe jusque là. Même chose pour celui qui a présenté Kijak après la projection, responsable de la programmation musique au festival du film de Londres: le documentaire et surtout le groupe lui ont paru tellement essentiels que We Are X est le premier film qu'il a fait programmer. Kijak aime à plaisanter sur Yoshiki qui lui dit "jusque là c'était la préquelle/introduction, tu fais l'introduction, le chapitre 1 commence maintenant": le programmateur nous a invités à faire parler non seulement du documentaire mais aussi du groupe, à lancer le chapitre 1. En effet, le groupe a sa renommée, il a failli jouer à Wembley peu avant, concert remis à 2017. Pourtant, un documentaire sur eux (qui a déjà fait parler de lui pour sa qualité) n'arrive pas à remplir même un peu une salle de cinéma. Les gens se désintéressent-ils d'X Japan, après tous ces reports? Est-ce qu'ils gardent jalousement le secret sur le groupe, qu'ils aiment voir comme "leur graal que seuls quelques initiés sont en droit de connaître"? Un peu des deux? Autre chose? Ca me sidère toujours de voir à quel point les gens peuvent répondre soit massivement soit pas du tout sur quelque chose qui concerne le groupe, il y a rarement de milieu... et ça n'est certainement pas une bonne manière de lancer le "chapitre 1" correctement.
Voilà, telles étaient mes réflexions à la sortie de "We Are X"!
Edit, j'oubliais: Parfois, j'ai regretté que le documentaire se base à ce point sur des témoignages. Par exemple, quand il est question de hide et sa générosité, son attitude positive, je veux bien croire le producteur japonais qui est ému aux larmes et s'excuse de ne pas pouvoir en parler sinon il ne s'arrêtera pas de pleurer. Il n'empêche qu'en même temps qu'il parle, on nous montre des images d'un enfant que hide promène dans les coulisses d'un concert d'X: sans doute la fameuse histoire de l'enfant victime d'un cancer... mais pourquoi ne pas expliquer ces images? Au besoin en allant chercher le témoignage des parents de cet enfant? Comme déjà dit, on "comprend" souvent mieux le documentaire quand on est déjà fan, et quelque part c'est dommage. Trouve-je.